Bon bon bon… ce qui va suivre, vous connaissez l’histoire mais je vais quand même ressasser encore, une fois de plus n’est jamais trop. 2Pac a deux albums à son actif, 2Pacalypse Now et Strictly For My N.I.G.G.A.Z, et sa côte de popularité sur la côte ouest ne cesse de grimper en flèche. Inutile de rappeller que Tupac Shakur est un poète rappeur plutôt beau gosse, charismatique à souhait, sulfureux, capable de toucher l’auditeur grâce à sa rage de vivre, sa profonde sincérité et son engagement dans le hip hop. Bon ça, c’est déjà dit, rien de vraiment nouveau… En cette année 1994, il est le plus sérieux représentant de Westcoast et le contexte médiatique autour de ses frasques amplifie le phénomène mais surtout le buzz autour de son album en cours. Une vie de Thug, c’est plein de rebondissements.
Faut-il encore que je rappelle que Me Against The World est sorti dans les bacs alors que le rappeur purgeait une peine de prison. Le premier single Dear Mama a fait l’effet d’une bombe, une lettre ouverte dédiée à son ex-Black Panther de mère, propulsant l’album aux sommets des charts pendant quelques semaines. Le single du même titre que l’œuvre en est tout autant : beat lourd tendance new jack avec un refrain chanté et un 2Pac seul contre l’adversité. D’ailleurs pour l’époque, ce qui fait l’originalité de cet album c’est justement l’apport de chansons plus douces (style Can You Get Away), destinées à la gente féminine. Le terme de ‘Rythm and Blues’ n’existait pas encore mais Pac était un précurseur de cet hybride rap/r&b, en parallèle avec un certain Notorious BIG…
Tiens quand on parle du loup, les choses sérieuses contre son rival Biggie Smalls commencent maintenant, surtout quand Pac imite « it’s Brooklyn in da house ». 2Pac revisite la Old School, sonnant un tantinet Eastcoast. On vous a pas dit que 2Pac est né à New York ? Seul contre tous, Fuck The World. Autodidacte, ce 3e album sonne très peu G Funk, ce qui fait la force de morceaux comme Temptation ou If I Die 2nite. Bref, les fans vous rappelleront sans cesses que MATW contient des gros hits de Shakur et que cet album est l’un des meilleurs de sa carrière, de son vivant plus précisément. Sinon mettez-vous d’accord, il y aura toujours débat sur le sujet. Quoiqu’il en soit, Heavy In The Game démontre avec égo que Pac était conscient d’avoir l’âme d’un chef de file.
Quand on dit qu’il était seul contre tous, c’est un peu faux. Son groupe les Outlawz lui sera loyal jusqu’ à la mort, les présentations se font sur le morceau du même nom. Et quand 2Pac peint un tableau ghetto sur Death Around In The Corner, l’ironie du sort voudra qu’un certain Suge Knight, patron du label qu’on ne présente plus, Death Row, lui paye sa caution en échange de sa signature sur son label. Voilà l’histoire. C’est du entendu et re-entendu, autant que l’album même. Ce qui surprend c’est que le potentiel commercial de Me Against The World surpasserait presque le potentiel artistique qui émane de 2Pac, vient ensuite le potentiel affectif qui envahira de nombreux fans.
To be continued…