En 2003 une source de chaleur tout droit venue des marécages du sud vient enflammer tout le territoire américain, l’auteur de ce changement climatique est David Banner, pas Hulk mais le rappeur. Inconnu en France avant « Mississippi : The Album » il avait néanmoins sortis en 1999 « Grey Skies » avec son groupe Crooked Lettaz formé de lui et Kamikaze ainsi qu’ en 2000 un premier opus solo intitulé « Them Firewater Boyz, Vol. 1 » avec dessus quelques collaborations de marque comme Rass Kass et Noreaga, ce qui lui avait valu déjà une bonne petite réputation.
Mais rentrons dans le vif du sujet avec cet artistes émergeant du Mississippi qui hurle ses lyrics avec un flow fluide et une tel rage, car c’est bien ce qu’on ressent le plus en écoutant cet opus avec les descriptions qu’il nous fait de la situation des Etats du sud, car selon lui le Mississippi est le cœur de l’Amérique Afro, une terre qui a tant souffert après le choc de la ségrégation, de l’esclavagisme et des migrations des noirs vers le nord des Etats-Unis, il décrit cette réalité social et économique actuelle de sa région dans des tracks comme « Mississippi », ou il explique clairement les injustices qu’il y a dans son pays, et « Cadillac on 22’s » qui dans une lettre à Dieu explore le côté spirituelle de la culture du Mississippi.
Sans oublier d’en placer une pour le gouvernement et notamment le président dans « Bush » ;
"Bush, I'm runnin' up in this shit like a track meet
You murdered, up in Texas where killin' is such a sin"
Il faut pas oublier non plus que le rap sudiste à un style bien particulier, et c’est donc tout naturelle de retrouver la folie du crunk, des bangers et autres tracks parlant drogue et pimpologie car c’est aussi ça la réalité des quartiers pauvres du sud. Lil’Jon en personne lui prête main forte sur le crunkant « Might Getcha », aux sonorités digne d’une journée d’Halloween, avec un couplet de Banner à vous retourner le cerveau, mais dans les invités de renom on peut aussi retrouver Too Short, Bone Crusher et Pastor Troy réunit sur le triomphant « Fuck Em », ou encore Lil’Flip sur le premier single « Like A Pimp » qui fit un véritable carton.
Côté production, la plus grande partie est travaillé par David Banner en personne, mais on entend aussi facilement la touche de Lil’Jon, Mixzo (Goodie Mob) et KLC (Beats By The Pound). Les instrus sont très variés et comporte des samples de nombreux instruments, piano, guitare (« Choose Me »), cuivre,.... Sur le refrain de « What It Do » en featuring avec Smoke D on peut voir une touche plus West Coast avec une boucle de synthé funk
Ayant voulu appelé cet album « Mississippi : The Album » pour que les gens parlent et ne délaissent pas cette région, David Banner à définitivement mis sur la carte du rap le Mississippi qui faisait tant couler d’encre autrefois, en nous sortant un album sur énergique et sensible à la fois.