X to the $
Un jour dans sa vie, un artiste confirmé a le mérite d’avoir le succès mérité. C’est le cas d’Xzibit : Deux albums remarquables (At The Speed Of Life et 40 Dayz 40 Nights), des featurings remarqués ("Bitch Please" avec Snoop Dogg, Chronic 2001), et un peu de ‘ghostwriting’ par ci par là… Ce qui a valu pour X To The Z le titre d’une des meilleures plumes de la côte ouest, bien qu’il soit parfois à cheval avec la Eastcoast. Un coup de baguette magique de Dr Dre plus tard, les disques d’or deviennent platine avec Restless. Explicitement parlant, cela veut bien dire que notre bon docteur a réalisé ce 3e album.
Beaucoup de néophytes diront que c’est l’hymne X et sa mélodie de clavecin synthétique qui a permis à Xzibit d’avoir un succès international. Faux, c’est que vous avez oublié Paparazzi… Le rappeur du Likwit Crew avait déjà bien avant ça une réputation sans faille dans l’underground, un bout de carrière remercié par le ‘teacher’ KRS-1, le baptisant « real raw underground roarness » ("Kenny Parker Show 2001"). Un titre tout à fait mérité pour ce rappeur aux lyrics percutants et au flow rauque. A l’inverse d’un KRS, Xzibit s’est fait un nouveau grand copain, Eminem, avec qui il pose sur "Don’t Approach Me".
Hardcore est un adjectif qui convient bien pour décrire Restless, toutefois un cran en dessous de ses deux premiers opus, moins brut(e). On doit ça à une dédicace à son fils ("Sorry I’m Away So Much"), faisant office de parenthèse. Une manière de voir le côté sensible de la personne d’Xzibit, qui d’habitude charcute à cœur ouvert.
L.A. c’est aussi Hollywood, et si Restless était un film destiné à être premier du box office, enfin les charts, ce serait une superproduction : outre les productions de Dr Dre ("Best Of Things" et un "U Know" hypnotique), Eminem, sont crédités des producteurs eastcoasts tels que Rockwilder et Erick Sermon. Ce dernier signe deux instrumentaux monstrueux, sauce funk typique de E Dub, "Double Time" et "Alkoholik" feat J-Ro & Tash. Côté westcoast, on applaudit la très bonne performance sur "Get Your Walk On" (produite par le tandem Mel Man/Battlecat), idéale pour s’exercer au C-Walkin. Xzibit a aussi une fervente passion pour la mécanique ("Rims & Tyres" produite par Soopafly).
"D.N.A." (avec Snoop Dogg) débarque tout droit des nuages cosmiques, plane autour d’un trip entre le mélange explosif des drogues et l’alcool. Une autre distraction d’Xzibit, c’est aller importuner sans merci les chiennes en chaleur ("Fuckin You Right").
Comme vous le voyez, Restless était predestiné à dépasser le million de copies. Non seulement grâce à la « Dre golden touch », mais grâce aussi à un casting trié sur le volet (Nate Dogg, Tha Licks, Goldie Loc, Kokane, Snoop, Em’, DJ Quik…). Une chose qu’on ne reprochera pas non plus à Xzibit, c’est d’être resté fidèle à lui-même par delà le succès certain